Olivier Aillaud, un enseignant passionné aux mille vies professionnelles

Olivier Aillaud en classe avec ses élèves de 2de

"A un moment de sa vie, un élève croise mon chemin. Sans nous connaître auparavant, nous voilà engagés sur la même route pour un certain temps. Cette route, je la connais pour l’avoir parcourue avec d’autres. Ainsi, il m’est plus facile de lui indiquer l’itinéraire le mieux adapté pour lui. "

Un parcours très complet

Ex-élève du lycée français de Berlin et des classes préparatoires du lycée Henri-IV de Paris, Olivier Aillaud obtient une maîtrise en « Histoire romaine » à l’université de Paris-IV-Sorbonne. Professeur d’histoire-géographie et d’EMC (enseignement moral et civique) depuis plus de trente ans, agrégé, il enseigne aujourd’hui l’histoire-géo, en espagnol et en anglais, en section binationale franco-espagnole (bachibac) de la cité scolaire Montchapet de Dijon, qui permet la délivrance simultanée du baccalauréat français et du bachillerato espagnol. Il enseigne aussi en série technologique STMG (sciences et technologies du management et de la gestion).

Dans le cadre du CIEP (Centre international d’études pédagogiques) devenu FEI (France éducation international), il a participé à un stage de perfectionnement culturel, linguistique et pédagogique en Espagne et à des séjours professionnels en Allemagne et en Espagne pour découvrir le fonctionnement d’autres systèmes éducatifs. Au titre d’ERAEI (enseignant-référent pour l’action européenne et internationale), il prépare actuellement l’accréditation Erasmus+ de son établissement, au sein d’un comité de pilotage (enseignants et équipe de direction). Par ailleurs diplômé en FLE (français langue étrangère) option FLS (français langue seconde) et en FL2I (français langue d’intégration et d’insertion), il est amené à intervenir devant des publics variés (adolescents allophones en lycée, adultes analphabètes en maison d’arrêt de Dijon, adultes dans le monde associatif).

Formateur en orthographe et expression françaises pour le Projet Voltaire, il accompagne les étudiants de CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) du lycée Montchapet dans un cours de culture générale.

Passionné par les arts et le spectacle vivant, il a passé les certifications complémentaires en HIDA (histoire des arts), danse et théâtre, et rejoint les quarante théalinguistes du centre CREAL (créations et recherches en éducation, arts et langues) de Lyon. Il anime un atelier théâtre en espagnol. Mais il garde les pieds (et les mains !) sur terre : voir son récent CAP (certificat d’aptitude professionnelle) en boulangerie dont il fait profiter les élèves lors d’actions organisées pour la semaine du goût.

Le métier d’enseignant

Olivier Aillaud caractérise le métier d’enseignant en quatre points : transmettre, accompagner, assumer une responsabilité, créer la confiance, être patient.

  • Transmettre : J’enseigne ce que j’apprends et j’apprends en enseignant.
  • Accompagner : À un moment de sa vie, un élève croise mon chemin. Sans nous connaître auparavant, nous voilà engagés sur la même route pour un certain temps. Cette route, je la connais pour l’avoir parcourue avec d’autres. Ainsi, il m’est plus facile de lui indiquer l’itinéraire le mieux adapté pour lui. »
  • Assumer une responsabilité : celle des élèves qui me sont confiés, celle de transmettre des connaissances et des compétences, celle de développer chez les élèves un esprit critique et un sens civique.
  • Créer la confiance : elle fonde le métier, fait de complicité entre l’enseignant et ses élèves.

C’est un métier de patience qui nous incite à nous hâter lentement.

Une journée type

Difficile de décrire une journée type. Mais son quotidien est rythmé par la joie à l’idée de retrouver ses élèves, puis par le bonheur en classe, et enfin le souvenir des bons moments vécus et l’anticipation des retrouvailles du lendemain. Ainsi, les copies à corriger, les cours à préparer, les réunions et les conseils de classe, l’animation du club théâtre en espagnol, la préparation d’un échange scolaire… toutes ses activités bénéficient du même état d’esprit.

Olivier Aillaud en classe avec ses élèves de 2de.
Le professeur Olivier Aillaud en classe avec ses élèves de 2de.

Les atouts du métier d’enseignant

L’attractivité du métier tient surtout au contact revigorant et énergisant avec les jeunes. Il est passionnant aussi de pouvoir suivre les mêmes élèves pendant plusieurs années et de les voir évoluer intellectuellement. C’est le cas avec les élèves de Bachibac qu’il suit de la Seconde à la Terminale ; il est impressionné par leurs progrès tout au long de leur formation. Lorsqu’ils quittent le lycée pour d’autres horizons, le lien est maintenu grâce aux réseaux sociaux comme LinkedIn : Olivier Aillaud, régulièrement témoin de leurs promotions, leur adresse ses félicitations.

Sa liberté pédagogique, dans un cadre déterminé par les programmes, lui laisse également la possibilité de faire participer des élèves à des concours (Hippocrène, Eustory, prix de géographie Sarraméa-Griotier…). Sans oublier qu’il peut saisir de nombreuses occasions de continuer à se former.

Des enseignants qui apprennent, ce sont des élèves qui réussissent. (François Muller)

En effet, l’offre de formation continue est large et mobilise plusieurs acteurs (Réseau Canopé, la plateforme M@gistère...). Les enseignants peuvent ainsi :

  • Participer à des stages de l’EAFC (école académique de la formation continue) en lien avec l’INSPE (institut national supérieur du professorat et de l’éducation), disciplinaires ou transdisciplinaires, en présentiel, à distance ou hybrides, sur un ou deux jours. De grande qualité scientifique, ils ont lieu sur le temps scolaire. C’est l’occasion de rencontrer des collègues d’autres établissements et d’échanger avec eux. En 2023, O. Aillaud a participé à deux stages organisés par la DRAREIC (délégation régionale académique aux relations européennes, internationales et à la coopération) sur l’accréditation Erasmus+ et les partenariats européens.
  • Préparer des certifications complémentaires, par exemple Danse et Théâtre, pour valider des compétences qui ne relèvent pas du champ de leur concours.
  • Suivre une formation universitaire à distance (EAD), synchrone ou asynchrone, qu’il est possible de financer via le CPF (compte personnel formation) ou sur fonds privés. Par exemple, la préparation du DUFL2I (diplôme universitaire français langue d’intégration et d’insertion) dirigé par l’université de Lorraine.

Pour élargir son horizon, d’autres formations sont accessibles sur des temps de congé, comme l’initiation à la méthode Thealingua (centre CREAL de Lyon, Marjorie Nadal) centrée sur l’enseignement des langues étrangères par le théâtre.

Ce qui compte aussi, c’est le travail en équipe avec les collègues et la gratitude des élèves et de leurs parents.

Les élèves de 2de d'Olivier Aillaud dans le jardin convivial de la cité scolaire Montchapet
Les élèves de 2de du professeur Olivier Aillaud dans le jardin convivial de la cité scolaire Montchapet.

Comment convaincre quelqu’un de devenir enseignant ?

 Pas de routine dans ce métier. Un émerveillement au quotidien.

Faire cours, c’est Soleil levant ! C’est accompagner des générations d’élèves dans leur orientation professionnelle : informations sur les spécialités de Première et Terminale, salons de l’orientation, rencontres de professionnels, avec le concours du CREE (conseil relation école-entreprise).

Être enseignant, c’est accompagner des projets d’élèves, par exemple la création par des élèves de Bachibac de l’association solidaire Escuelandina, qui conduit des projets dans des écoles primaires d’Amérique du Sud (Bolivie, Pérou, Equateur, Chili, Argentine et bientôt Colombie).

Être enseignant, c’est rayonner aussi au-delà de ses propres classes pour des projets communs à la cité scolaire. Proposer, par exemple, à tous les écodélégués de planter, dans le jardin convivial de l’établissement, en accord avec les collègues responsables, deux arbres (un pacanier et un chêne) pour célébrer l’amitié franco-américaine, en présence du consul américain de Lyon.

Ses projets

Le rêve d’Olivier Aillaud est d’effectuer un stage de courte durée dans une école pour observer des séances pédagogiques, échanger avec les professeurs des écoles et la direction. Un complément nécessaire à son métier d’enseignant…

Il souhaite également connaître d’autres expériences en immersion dans des branches professionnelles. Il a déjà pu vivre deux semaines au rythme d’une brigade de cuisine d’un restaurant gastronomique – Le Château Bourgogne –, sous la houlette du chef Pineiro.

Portait chinois

« Si j’étais un personnage de roman, je serais le capitaine Nemo car, tout en étant quelqu’un, je ne suis personne. »

 

Mise à jour : février 2024