Non au harcèlement

« Il ne faut pas laisser la loi du silence, la loi du tabou s'installer mais inciter les enfants à parler, à sortir de leur souffrance, à ne pas considérer qu'ils sont dans une impasse, surtout quand ce harcèlement passe par internet et qu'ils ont l'impression d'être seuls face à leur écran ».

Qu'est ce que le harcèlement scolaire ?

Les trois caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire :

  • La violence : c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
  • La répétitivité : il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période.
  • L’isolement de la victime : la victime est souvent isolée, plus petite, faible physiquement, et dans l’incapacité de se défendre.

La lutte contre le harcèlement est une priorité du ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse.

Priorité car le harcèlement va à l’encontre des valeurs défendues par l’école : le respect de chacun, l’acceptation des différences, l’apprentissage de la citoyenneté. La loi du plus fort ne peut pas régir les rapports entre élèves. Depuis 2022, le harcèlement scolaire constitue également un délit pénal.

Il est essentiel de briser la loi du silence et de refuser que, pour une différence, réelle, supposée ou fantasmée, un enfant puisse être victime de brimades, d’injures, de violences physiques, de rejet, de rumeurs à répétition.

Le harcèlement interroge aussi les partenaires de l’école. Il est indispensable que la prise en charge éducative de la situation soit accompagnée d’une prise en charge plus individuelle des enfants et des jeunes victimes ou auteurs. Tous doivent pouvoir se reconstruire après les blessures psychologiques infligées et changer de comportement quand ils sont auteurs, car c’est cela aussi éduquer.

Pour faire face aux urgences et aux situations déjà malheureusement installées, le ministère a mis en place des dispositifs multiples : numéros verts national et académiques, réseaux de référents « harcèlement » pour écouter et accompagner les familles et les établissements, déploiement du programme pHARe dans chaque école et dans chaque établissement scolaire, formation des personnels, sensibilisation des élèves autour de journées thématiques...

Quel dispositif dans l'académie de Dijon ?

Les référents

Depuis 2013, l'académie de Dijon compte deux référents académiques lutte contre le harcèlement. Sous le pilotage effectif du recteur d'académie et de son cabinet, ceux-ci sont chargés du déploiement dans l'académie du programme pHARe et des plans de formation, ainsi que du suivi et du traitement de toutes les situations de harcèlement signalées au rectorat, par téléphone ou pas courrier.

Il existe trois à cinq référents départementaux harcèlement dans chaque département que compte l'académie. Au moins un d'entre eux assure cette mission à temps plein, tandis que les autres ont des profils professionnels variés, permettant de diversifier les approches (conseillers technique de l'IA-DASEN, personnels médico-sociaux, personnels de direction, personnels de vie scolaire...). Ceux-ci sont chargés du suivi et de la résolution de l'ensemble des situations qui leur sont signalées.

Un protocole

Un protocole a été mis en place quand un enseignant, un directeur d’école ou un chef d’établissement est au courant d’une situation de harcèlement scolaire. Ce protocole, partie intégrante du programme pHARe, prévoit une prise en charge de l'élève cible par l'équipe ressource de la circonscription ou de l'établissement et, selon la gravité de la situation, déploiement de mesures éducatives et/ou de procédures disciplinaires visant les auteurs.

  • Signalement via le numéro vert national 3018 :

Suite à un appel au 3018, une fiche est créée dans l'application internet nationale. Les référents académiques et les référents départementaux sont automatiquement prévenus grâce à cette application. Le référent départemental prend ensuite contact avec la famille puis avec l’établissement. Le suivi du dossier est assuré jusqu'à la résolution totale de la situation de harcèlement.

  • Lors d'un appel téléphonique sur la plateforme académique au 0808 800 197 :

Les référents académiques sont à l'écoute des besoins de l'appelant. En cas de situation de harcèlement, ils créent une fiche sur l'application internet nationale afin d'informer le référent départemental dont dépend l'élève victime. Le référent départemental se met à la disposition du chef d’établissement ou du directeur d’école après avoir contacté la famille.

Des formations

  • Dans le cadre du programme pHARe, une équipe ressource est constituée dans chaque collège, lycée et circonscription d'école primaire. Celles-ci reçoivent plusieurs journées de formation réparties sur deux ans, assurées par les équipes de formateurs et formatrices pHARe de chaque département.
  • Dans chaque collège et dans chaque lycée est constituée une équipe d'élèves ambassadeurs harcèlement. Ceux-ci sont formés par des membres de l'équipe ressource de leur établissement à savoir repérer et signaler les situations de harcèlement scolaire qui pourraient échapper aux adultes. Ils organisent des actions de sensibilisation au harcèlement scolaire qu'ils dispensent à leurs pairs. La formation des élèves ambassadeurs est un point essentiel du programme pHARe.
  • Des interventions à l’INSPE sur la thématique de la lutte contre le harcèlement scolaire sont désormais assurées, notamment par les référents harcèlement, afin que la prévention du harcèlement scolaire devienne un élément incoutournable de la formation initiale des équipes éducatives.
  • L'ensemble des personnels de l'éducation nationale recevront une journée de formation à la lutte contre le harcèlement scolaire d'ici 2027. La première partie de cette formation est d'ores-et-déjà disponible sur magistère.

Une implication de tous les acteurs de la vie scolaire :

  • personnels de direction ;
  • élus des conseils académiques à la vie lycéenne ;
  • inspecteurs de l’éducation nationale

Mise à jour : mars 2024